samedi 22 août 2009

Lourdes, ville sourire

Six heures de train avec les malades, un article d'une page à rendre, moins de 24 heures sur place : pour sa première visite à Lourdes, avec le train transportant les malades, Elle n'a pas beaucoup de temps pour rencontrer la Madone et son rejeton. 

Dans le train, Elle court de l’avant à l’arrière pour voir les visages, sentir l’ambiance et découvrir les pèlerins. Si Elle remarque les chants et prières dans les haut-parleurs à la place de la voix suave de la Sncf, son esprit n’est pas à la contemplation. 

En arrivant sur le quai, il Lui semble être dans une gare de plus, classique. Un peu plus de personnes en fauteuil roulant que d’habitude, certes. Pas vraiment de magie encore. Au détour d’une rue étroite, la basilique Sainte Bernadette apparaît, éclairée par un rayon de soleil perçant les nuages : un bel édifice architectural dans un paysage agréable. En scrutant la vue panoramique sur l'esplanade de la galerie de l’accueil Notre-Dame, même sentiment : l’impression de ne pas arriver à dépasser la carte postale. 

Le soir, pas le temps de s’arrêter à la grotte et aux piscines. Mais Elle prend quelques heures pour manger avec un hospitalier qui a accepté de la guider sur les rives du Gave qui traverse la cité mariale. 

Il lui raconte son Lourdes : brancardier dès 14 ans, puis la découverte du train blanc, la routine après plus de dix ans dans la même équipe et un nouveau service, en salle, depuis trois ans. Il lui confie le dessous des cartes et pourquoi il reviendra tous les ans, toute sa vie. 

Le lendemain matin, après une bonne partie de la nuit passée à écrire, Elle discute avec quelques malades du train sur le chemin de la messe d’ouverture à la basilique souterraine Saint-Pie-X. On lui a dit qu’elle ressemblait à un hall de gare mais avec cette foule bigarrée, les étendards en hommage aux Saints et les couleurs vives des tenues assomptionnistes, la salle respire la fête. 

« Bonjour et bienvenue ! » Elle devine le prêtre, croisé la veille à la gare, plus qu'Elle ne le voit, perché à côté de l’autel au milieu des pèlerins. Son ton la frappe. Une voix qui dit : entre, tu es chez toi et te voir me ravit. Finalement l’évidence est là : son premier pèlerinage ne se nourrit pas de pierres, si belles soient t'elles, ni de fontaines, si sacrées soient t'elles. Mais des sourires rencontrés au fil des interviews. Jusqu’à cette bonne sœur, dans la queue menant à la grotte, qui a accepté de déposer trois bougies pour Elle et lui a permis d’être à l’heure à la gare. 

Et dans le train de retour, Elle se surprend à chercher le regard attentif des hospitaliers, le chef du train courant dans tous les sens pour être sûr que tout le monde ait à manger, les deux fillettes qui faisaient la conversation aux malades allongés et la petite autiste qui lui a pris la main pour qu'Elle la fasse danser en souriant timidement. Et tant pis, si l'on croit qu'Elle vit encore chez les Bisounours en lisant ces quelques lignes.  


Reportage dans le train blanc

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