mardi 29 juin 2010

Comme un oiseau sans voix


Ça commence généralement par "Je veux", "Donne moi", "J'aimerai" ; souvent des suppliques. Parfois, une demande de pardon ou un remerciement.


Prostrée, les mots ne se forment pas dans ta tête. Les yeux dans le vague, tu as l’impression de ne pas bouger depuis une éternité. Tous tes muscles tremblent pourtant. Tes épaules frissonnent, ton menton se contracte, ton poing se serre. Tu aimerais bien l’écraser contre le mur sur lequel tu t’es adossée. Alors que la mort plane sur ton quotidien, comment prier un Dieu qui enlève une plus innocente que toi ?


Et sous tes yeux en plus, le salaud. Tu ne veux rien dire à un monstre pareil, il ne mérite pas un mot de ta part. Une ordure inhumaine, il ne vaut même pas un regard. Un horrible Dieu, il peut se la mettre où tu penses sa prière.


Dans quelques heures, une poignée de jours, un mois peut-être, tu te rappelleras que l’ignorer est aussi une manière de lui parler. De le prier. Et Lui sera là, prêt à encaisser tes insultes, prêt à porter ta douleur. En silence, comme d’habitude.

Pour Lola. Photo: Stuck in Customs.

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