jeudi 29 juillet 2010

Un petit Jésus en plastique peut tout changer




A lire en écoutant Patrick Bruel, "Je te le dis quand même".

Une seconde. Des pare-chocs qui s'entrechoquent, des feuilles de tôles qui se froissent, des morceaux de ferrailles qui volent. Une seconde. Le genre qui arrive plus d'un million de fois par an dans le monde, plus d'une centaine de milliers de fois par an en France. Une seconde. Ton père écoutait RCF quelque centaines de kilomètres plus bas. Ta mère écoutait des parents parler de la maladie de leur enfant. Ta sœur écoutait les voix des touristes raisonner dans une sainte chapelle.
Une seconde. Tu rétrogrades, le camion détruit l'arrière de boubouse, tu braques et te glisses sur la voie d'urgence. Une seconde. Tu perds connaissance, un tweety jaune en peluche tombe à terre, les ressorts en dessous du Petit Jésus en plastique rebondissent comme jamais.
Une seconde. On t'aide à sortir, on vérifie tes signes vitaux, on t'installe dans une civière. Une seconde. Tu appelles ta mère, tu embrasses ton père, tu souris à ta sœur au bout de la ligne. Une seconde. J'imagine chacune d'elle, je vois celle où ton téléphone ne répond plus, j'entends le silence de ton absence. Ne meurs jamais, je te l'interdis. Et le Petit Jésus de plastique sur son ressort hoche la tête d'acquiescement.

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