lundi 27 décembre 2010

Joyeux Noël Papy

Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. C'était la même église. Pas exactement la même ambiance mais quelques lumignons en commun.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Même le prêtre nous est tombé dessus : au milieu de l'allée, nous chantions à tue-tête la venue de l'enfant quand, à la fin de la messe, il descendait vers les portes.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Le jeune en col romain et aube blanche a souri à Mamy, entourée comme une reine d'une tribu de petites filles.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Nous étions sur notre trente-et-un en ce vingt-quatre. Pas exactement les mêmes beaux habits que pour ton dernier voyage mais quelques traces de maquillage coulant en commun.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Nous t'aurions bien glisser quelques mots mais nous ne savons pas toujours comment.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Nous, on ne t'a pas vu, pas senti, pas entendu. Nous, on t'a imaginé, pensé, prié.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Un soir plus exceptionnel pour nous que pour toi : là-haut, Jésus en cadeau, c'est tous les jours.
Tu as dû nous voir. Tu ne pouvais pas nous rater. Alors, tu as dû comprendre le message : tape la bise à Marie de notre part, embrasse son Fils et salue le Père. Joyeux Noël, grand-père !

2 commentaires:

  1. Exactement ce que j'avais envie de lire ce matin et depuis des jours. Comment (re)trouver cette merveilleuse assurance qu'"on a dû nous voir", quand la foi est partie depuis bien longtemps? Vous semblez avoir la certitude que le silence n'est qu'apparence. Comme je vous envie !

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  2. Je ne sais pas non plus d'où elle vient cette certitude. Mais quand tant de choses peuvent être dites entre deux êtres humains sans qu'un mot ne soit prononcé, cela ne me paraît pas si incohérent de penser que le silence est le moyen de communication le plus complet que Dieu a trouvé pour dialoguer avec nous et nous permettre de garder contact avec ceux qui sont partis.

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